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IfOVEMRRE 1D91. v 2O t
nellement lui venoient de deçà, lesquels au lieu d'adoucir le mal l'aigrissoient ; et que venant à Paris comme on croioit sa resolution estre telle, qu'il y avoit bien danger d'un grand changement. Ladite lettre estoit escrite de Laon en dacte du ao novembre.
Ce jour, un honneste homme de mes ainis me monstra dans le cloistre des Augustins une lettre que lui escrivoit un sien frere du parti du Roy, par laquelle entre autres nouvelles il lui mandoit au bas cn chiffre que le jour de devant, le Roy à son soupper, parlant de l'execution qu'on avoit faite à Paris du president Brisson, avoit dit, en gossant à sa maniere accoustumée, qu'il n'avoit point de meilleurs serviteurs à Paris que les Seize, et qu'ils lui faisoient mieux ses affaires qu'ils ne faisoient celles de leur maistre; et si ne lui en coustoit point de doublons. Ceste lettre estoit dactee du 19 novembre.
Le lundi _*5 novembre 1591, me fust communiquée la liste des politiques de nostre quartier, qu'on apeloit le papier rouge ; à laquelle j'avois interest, pour y estre couché bien avant et tout du long. Ceste liste ou papier rouge, comme on le voudra apeler, estoit un rolle que les Seize avoient dressé en tous les seize quartiers de la ville (où ils presidoient et comman-doient) de tous les politiques de Paris, qu'ils apeloieut; c'est-à-dire de tous ceux qu'ils tenoient pour serviteurs du Roy en leur cœur, fauteurs et adherans de son parti, et qui ne trouvoient bonne la voierie, la penderie et la cruauté qu'ils nommoient zele de Dieu, pour la conservation de la religion catholique, apostolique et rommaine ; de laquelle les Seize se disoient les vrais %
peres, tuteurs ct protecteurs. En ce rolle ils avoient mis
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